2 Les besoins en habitat de la faune

Cette section vise à outiller le conseiller forestier pour qu’il soit en mesure de reconnaître le potentiel d’habitat que présente différents types de peuplements.

Les besoins des cervidés sont traités à part entière dans le module 4.

Quelques espèces fauniques d’intérêt :

La gélinotte huppée (perdrix)

Besoins :

  • Nourriture d’hiver
  • Abri résineux (pour protection des intempéries et prédateurs)
  • Habitat de nidification
  • Habitat d’élevage

Aménagement d’au moins 4 hectares pour couvrir les besoins de nidification et d’élevage

Nidification :

  • Peuplement âgé de feuillus sans arbustes. (Couronne d’arbre protège contre prédateurs aériens)

Élevage de la couvée :

  • Secteur beaucoup plus dense que les secteurs de nidification (pour protection visuelle des petits).
  • Le milieu idéal est un peuplement dense composé de jeunes feuillus entre 4 et 15 ans.
  • Doit être suffisamment ouvert au sol (pour leurs déplacements)

Alimentation :

  • Été et automne : fruits, graines d’arbres, champignons, herbacées (fougères, lycopodes, trèfle)
  • Hiver et printemps : chatons et bourgeons provenant des peupliers, bouleaux, saules et aulnes, fruits (exemple sorbier)

Doit y avoir un accès à un couvert résineux à proximité de l’aire d’alimentation (pour protection des intempéries et prédateurs)

La bécasse d’Amérique

Besoins

Pour combler tous ses besoins, la bécasse nécessite :

  • un espace ouvert
  • un secteur en régénération de feuillus intolérants
  • présence d’un îlots résineux âgés. 

Nidification :

La Bécasse d’Amérique se retrouve au Québec pour leur reproduction, du début du mois de mars jusqu’au mois de septembre, voire même jusqu’en novembre. À partir du printemps, les mâles utilisent les friches et les ouvertures de jeunes boisés (arbustes et gaulis) pour réaliser leur parade pendant la période de reproduction. La nidification se fera par la suite, près de ce site. Tout comme la gélinotte huppée, la bécasse à besoin d’un couvert de protection feuillus, mais étant dégagé au sol pour lui permettre de fuir au besoin.

Élevage de la couvée :

Ensuite, son site d’élevage sera généralement en une jeune aulnaie ou trembleraie ayant un sol riche et humide avec une présence de verres de terres, comme nourriture.

À l’automne, la bécasse privilégiera une jeune aulnaie ou trembleraie située à proximité de grands résineux pour se protéger des intempéries et du froid. Elle quittera ensuite pour des régions plus chaudes pour accomplir la suite de son cycle.    

Les pic bois

Utilité pour l’écosystème : 

Ils creusent des cavités d’un arbre mort ou dans la cime morte d’un arbre vivant pour leur nidification. Les trous délaissés après la nidification de logis à d’autres espèces animales telles que : hiboux, chouettes, diverses espèces de rapaces, mésanges, ratons laveurs, martres, etc. Les hiboux, chouettes et rapaces, chasseront les écureuils roux, pouvant causer des dommages aux tubulures en érablières. La présence des pics peut également aider à prévenir les épidémies d’insectes nuisibles, tels que le charançon, puisque ceux-ci sont dévorés par les pics.

Il est donc conseillé de conserver 10 à 12 chicots par hectares, de hauteurs et diamètres variés, lorsque possible. Plus les chicots sont gros, plus leurs fonctions fauniques sont nombreuses et variées.

Le lièvre d’Amérique

Utilité pour l’écosystème : 

Prisé par les chasseurs, il est une espèce que l’on considère être une espèce clé. C’est-à-dire que par sa présence, il favorise la présence d’espèces carnivores qui le prédate (renard roux, lynx, loup, coyote, pékan, belette, grand-duc, etc.). Une présence de lièvre est donc un bon signe relativement à la biodiversité.

L’été, il nécessite un bon couvert arbustif dense afin de s’alimenter tout en étant protégé contre les prédateur aériens et terrestres (protection visuelle). Son alimentation est très variée, elle consiste de plusieurs plantes herbacées (trèfles, pissenlits, graminées, etc.) et de jeunes feuilles d’arbres tels que le peuplier, le saule, et le bouleau.

L’hiver, il se réfugie dans les peuplements à prédominance résineuse, et se cache sous les branches basses situées au-dessus de la couverture de neige. Le peuplement d’hiver doit aussi contenir des feuillus pour son alimentation. Sa nourriture d’hivers se compose de bourgeons et ramilles de feuillus (peuplier, saule, bouleaux).

Pour favoriser le lièvre ainsi que ses prédateurs, il est important de de créer ou de maintenir des peuplements mixtes multi-étagés afin de lui fournir à la fois abri et nourriture pour plusieurs années à venir.

Les besoins en bref de quelques espèces fauniques :

Voir les différentes fiches fauniques disponibles sur le site de l’Agence forestière de la Montérégie :